Comprendre et prévenir les collisions d’oiseaux contre les vitres : Guide pratique pour protéger nos amis à plumes

Le paradoxe de la collision

En périodes d’activité intense – reproduction et élevage des oisillons -, nous constatons un phénomène curieux : les oiseaux semblent avoir pour cible nos fenêtres. Cette situation peut varier en gravité selon l’agencement de votre demeure.

Cela nous laisse perplexes, sachant que la vision chez les oiseaux est primordiale, qu’ils soient crépusculaires ou diurnes. Sans égaler toutes les espèces en acuité visuelle, on peut affirmer que leur vision est souvent similaire à la nôtre.

Cependant, toutes les espèces ne sont pas égales face à ce défi. Il apparaît que les oiseaux nichant près des habitations, tels que les mésanges bleues, les mésanges charbonnières, les pinsons des arbres, les moineaux domestiques, les merles noirs et d’autres, sont plus vulnérables.

Hypothèses pour comprendre ce phénomène

La première théorie proposée est que l’oiseau ne distingue pas la surface vitrée. Les collisions d’oiseaux sont fréquentes en milieu urbain, où de larges baies vitrées sont courantes. En journée, si l’intérieur est peu éclairé, ces surfaces reflètent leur environnement. Ainsi, si des arbres ou des étendues d’herbe sont proches, l’oiseau peut croire qu’il s’envole vers un arbre. En s’approchant, il réalise son erreur et tente de changer de cap.

La seconde hypothèse repose aussi sur les reflets dans les vitres. Elle concerne principalement les oiseaux mâles qui voient leur propre image et la prennent pour un rival. En tentant de combattre cette image, l’oiseau peut frapper la vitre à plusieurs reprises, se blessant parfois gravement. Un choc violent peut entraîner une hémorragie interne et entraîner la mort rapide de l’oiseau.

Stratégies pour éviter ces collisions tragiques

L’utilisation de rideaux ou de voilages ne supprime pas le reflet, mais ajoute une couche visuelle supplémentaire. Si vous préférez préserver l’apparence de vos fenêtres, vous pouvez appliquer des autocollants anti-collision, souvent représentant des oiseaux en vol. Cette solution préserve la luminosité tout en aidant les oiseaux à identifier la surface vitrée.

Une autre méthode consiste à utiliser un liquide UV, appliqué en petites touches sur les vitres. Une fois sec, ce liquide est invisible pour l’œil humain mais visible pour les oiseaux, qui peuvent percevoir les UV. L’effet dure trois mois, après quoi il faut renouveler l’application.

Il est aussi recommandé d’éloigner les plantes et fleurs des fenêtres.

Que faire en cas de collision ?

Minimisez les manipulations. Observez l’oiseau avant d’intervenir. Un oiseau inconscient n’a pas nécessairement besoin de votre aide. Souvent, quelques minutes suffisent pour qu’il reprenne ses esprits. Si l’oiseau nécessite plus de temps pour se rétablir, il est préférable de le mettre à l’abri.

Préparez une boîte en carton avec une couverture à l’intérieur et des trous pour l’aération. Placez l’oiseau avec précaution dans la boîte, puis refermez-la. Assurez-vous que l’endroit est tempéré. Évitez de forcer l’oiseau à boire. Quand il semble rétabli, libérez-le. Si nécessaire, contactez un centre de soins de la LPO pour obtenir des conseils supplémentaires.

En comprenant mieux les défis auxquels nos amis à plumes sont confrontés, nous pouvons prendre des mesures pour minimiser ces incidents, contribuant ainsi à une coexistence plus harmonieuse avec la nature.